Voici le secret pour te faire botter les fesses (haha) ! Blague à part, je vais te parler de la façon de perdre un combat sans se faire détruire.
Tout le monde pense pouvoir te coacher quand tu es en train de perdre le combat. Chaque « apprenti » entraîneur pense qu’il détient le conseil magique qui va t’aider à revenir dans le combat et à gagner. « Envoie plus de jabs » te dit-il entre les rounds, ou encore mieux : « fais attention à ta garde » !
Bien évidemment, c’est plus facile à dire qu’à faire. Tu es vidé et tu as mal. Tu n’arrives pas à voir les coups qui viennent et tu n’arrives pas à te déplacer suffisamment rapidement pour les éviter ! A chaque fois que tu tentes quelque chose, ton adversaire te contre. Du coup tu essaies de te défendre comme tu peux en envoyant des coups à l’aveuglette. Ces coups ne rencontrent que l’air et tu te fatigues encore plus. Maintenant que tes bras sont fatigués, ton adversaire évite facilement tous tes coups et tu essaies de compenser en y mettant plus de force – et tu gaspilles encore plus d’énergie. Plus tu essaies et plus tu te fais écraser.
Maintenant, tu commences à paniquer et tu essaies désespérément de fuir. Tu sautes sur le côté avec tes jambes lourdes alors que ton adversaire ne fait qu’avancer vers toi. Tu te retrouves bloqué dans les cordes et tu prends coup sur coup. Tu te baisses pour éviter un coup et tu te prends un uppercut ! Tu es fatigué, en sang ; tu perds et tu n’as plus aucun espoir de gagner. Ne jette pas encore l’éponge. Comme je l’ai dit en introduction, il y a un meilleur moyen…
Ce « meilleur moyen », aussi bizarre que ça puisse paraître, c’est ce que j’appelle « l’art de se faire battre ». En quoi consiste cet art ? Il consiste à savoir perdre avec intelligence. Une compétence cruciale quand on parle de combat ! Tous les combattants doivent apprendre ça. Cette capacité est peut-être aussi importante que celle de gagner les combats. Il ne s’agit pas de savoir retourner un combat en sa faveur, il s’agit de tirer le meilleur parti d’une mauvaise situation.
Même si tu es bon, un jour ou l’autre, tu vas forcément te retrouver dans la peau du perdant.
Tu vas te retrouver dépassé, soit en matière de condition physique, soit en matière de capacités techniques, soit en matière de tactiques. A ce moment-là, tu devras choisir entre :
- Y aller comme un guerrier jusqu’au bout et tomber au champ d’honneur. Ce qui veut dire concrètement que tu vas combattre jusqu’à ce que tu te prennes un KO.
- Ajuster ta défense, rester relax malgré la pression et éviter le plus de coups possibles jusqu’à la fin du combat.
De nombreux boxeurs ne croient pas dans le 2e choix. Ils pensent que le 2e choix est réservé aux fillettes, qu’il n’est pas assez viril. Est-ce du machisme ou y a-t-il une part de vérité là-dedans ?
Sans avoir besoin de trop réfléchir, le 2e choix apparaît pourtant comme un choix logique. Tu t’entraînes et tu combats depuis longtemps. Mettre ton ego de côté et préserver ton corps est un choix intelligent qui te permettra de continuer à mener de plus gros combats dans le futur. C’est plus important que de prendre une raclée. Pourquoi te faire massacrer s’il n’y a pas d’autre avantage que de montrer que tu es un dur ?
Alors, le 2e choix est-il gagnant à tous les coups ? En fait, ça dépend…
Jouer ton va-tout contre minimiser les dommages
Nº 1 (jouer ton va-tout) doit être réservé pour la compétition ; quand tu es en train de perdre un gros combat. Une défaite est une défaite. Cette défaite pourrait signifier une élimination dans un tournoi amateur ou la perte d’une ceinture chez les professionnels. Tu peux choisir de jouer ton va-tout pour le plus grand plaisir du public. Après tout, qui sait, tu pourrais même gagner ! C’est toujours beaucoup mieux que d’accepter la défaite. Jouer son va-tout en vaut la peine quand il y a une récompense à la clé pour le gagnant !
Nº 2 (se mettre en mode défensif), c’est pour l’entraînement. A chaque fois que tu es en train de perdre un combat à l’entraînement, profites-en pour apprendre à perdre le combat avec élégance. Il n’y a pas de récompenses quand tu gagnes un combat d’entraînement. Gagner un combat que tu es en train de perdre relève plus de la tolérance physique que des capacités techniques (après tout, si tu avais les meilleures capacités techniques, tu serais en train de gagner). Même si remportes un combat de sparring à l’entraînement, tout le monde sait que c’est seulement l’entraînement.
La boxe est un sport brutal. Même le gagnant prend des coups. Je ne connais pas d’autre sport où le gagnant doit quand même se faire battre pour gagner ! Donc ne va pas prendre une raclée pour remporter un combat de sparring. Protège-toi. Ton objectif numéro 1 à l’entraînement est d’améliorer tes capacités, pas de gagner à tout prix. Garde cette mentalité de gagnant, cette mentalité de guerrier pour la compétition, quand ça a vraiment de l’importance.
Quand tu t’entraînes, protège-toi afin de pouvoir t’entraîner encore le lendemain ou le surlendemain. Fonctionner tout le temps sur le mode « guerrier », c’est le meilleur moyen de prendre des raclées et te faire détruire. Non seulement c’est le meilleur moyen de s’user plus vite et perdre malgré tout le combat, mais en plus tu apprendras moins car tu es trop occupé à essayer de surpasser les capacités supérieures de ton adversaire en matière de technique, de puissance ou de taille, au lieu de rester calme et d’essayer de tirer le meilleur parti d’une situation délicate.
Comment perdre un combat
Perdre un combat avec élégance peut constituer le bon côté d’une défaite. Bien que tu n’aies pas remporté le combat, tu peux toujours en retirer la fierté de ne pas avoir été mis KO ou d’avoir été capable de résister bien qu’étant nettement moins bon que ton adversaire.
Savoir perdre avec élégance a 2 objectifs: 1) minimiser les dommages potentiels et 2) combattre avec habileté. Ces 2 objectifs se renforcent dans une relation circulaire. En minimisant les dommages, tu seras plus facilement à même de combattre avec habileté. Et en combattant avec habileté au lieu de rechercher l’agression sauvage, tu as plus de chances de minimiser les dégâts pour toi !
Chaque technique que tu utilises dans un combat que tu es en train de perdre
doit contribuer à minimiser les dommages pour toi ou à te permettre d’utiliser tes capacités.
Oublie le coup de poing chanceux. Oublie les trucs « flashy ». Tu as déjà pris un paquet de coups et tu vas certainement t’en prendre d’autres avant la sonnerie finale. Il est temps de te protéger intelligemment ! Ne t’occupe pas seulement de ta garde, pense aussi à ta défense. La plupart des choses que tu as apprises pour attaquer peuvent te servir à te défendre.
Minimiser les dommages demande plus qu’une garde bien hermétique. Ta défense doit être plus qu’une simple position statique. Tu peux utiliser ton jeu de jambes, le rythme, et d’autres choses pour améliorer ta défense comme tu l’as fait auparavant pour l’attaque.
On y vient donc… voici quelques conseils pour t’aider à maximiser l’opportunité de perdre un combat :
1) Les yeux fixés sur ton adversaire
Sérieusement ; ne le lâche pas des yeux ; surveille-le et essaie de lui faire baisser les yeux. Il n’y a rien de mieux pour un adversaire agressif que d’attaque quelqu’un qui ne voit pas. Pour un loup, c’est comme avoir un mouton aveugle en face de soi.
«La mort commence dans les yeux.
Tu peux y voir quand quelqu’un perd l’espoir ».
– Dereck Joubert
Quand un combattant se détourne de son adversaire, il lui dit à qu’il ne veut plus combattre. Quand un combattant détourne son regard de son adversaire, il lui dit qu’il préfèrerait être ailleurs et qu’il ne veut plus l’affronter. C’est le reflet de l’instinct naturel pendant les combats.
Ne sois pas ce gars. N’abandonne pas tout espoir et ne détourne pas ton regard de ton adversaire. Accroche-toi à ton esprit combatif encore un peu plus longtemps. Si ce n’est pas dans ton corps, ça doit être au moins dans les yeux. Garder les yeux sur ton adversaire te permet de voir les coups arriver et de garder psychologiquement ton adversaire sur à distance.
2) Evite le 2e coup
Dans toutes les combinaisons, le 2e coup est généralement le plus dangereux. Le 2e coup est généralement le mieux ciblé et le plus puissant. Le 2e coup est celui qui porte le plus d’intention de destruction. Pense au boxeur qui entre avec ses jabs. Il va continuer d’entrer avec ses nombreux jabs mais ce n’est pas seulement quand il touche avec son jab qu’il décide d’envoyer un direct puissant (son 2e coup). Le jab (le 1er coup) lui sert à trouver la bonne distance pour qu’il puisse suivre avec le direct (le 2e coup) puis avec le reste de sa combinaison (d’autres coups puissants).
Eviter le 1er coup n’interrompt pas sa combinaison ; il peut toujours te prendre avec sa main droite et te rendre ainsi vulnérable aux autres coups.
Le boxeur inexpérimenté est celui qui évite le jab
mais qui se fait prendre par le direct.
Quand tu prends son jab, tu l’incites à t’envoyer un direct. Garde toujours un œil sur cette fameuse main droite. Bien sûr, essaie de bloquer les jabs les uns après les autres, mais assure-toi d’écarter ta tête quand tu vois arriver cette grosse droite. Ne te laisse pas distraire par les jabs – surveille l’arrivée des coups puissants. Attention, je ne suis pas en train de te suggérer de te prendre les jabs – non, pas du tout ! Je suggère que tu bloques les jabs avec la défense la plus simple possible afin de conserver ton énergie pour éviter les coups puissants. Si tu t’écartes de son jab, il ne va pas continuer sa combinaison. Il va simplement essayer de se rapprocher de toi, envoyer un autre jab – ce qui va finir par te fatiguer si tu essaies de t’écarter tous les jabs.
Evite le 2e coup et tu perturbes sa combinaison. Avec un peu de chance, il peut même trop s’engager sur ce coup et se jeter sur toi, te donnant ainsi l’opportunité de l’accrocher ou de te mettre hors de danger.
3) Stop and Go
Ne passe pas ton temps à courir. Tu vas seulement te fatiguer plus rapidement. Arrête-toi de préférence, fais un pas de côté, arrête-toi, fais un nouveau pas de côté, et ainsi de suite. Ceci va obliger ton adversaire à s’arrêter et à bouger. A chaque « stop and go », tu gagnes de précieuses secondes pendant que ton adversaire doit réfléchir plutôt qu’envoyer ses coups.
Imagine les scenarios suivants :
a) Tu recules sans arrêt jusqu’à ce que tu te retrouves bloqué dans un coin, fatigué. Il te poursuit, te traques dans les cordes et t’inflige une série de coups. Tu n’as pas d’endroit pour te cacher, pas d’espace pour t’échapper, et plus assez d’énergie pour le repousser (cette option craint, non ???).
b) Tu restes immobile pour l’inciter à envoyer ses coups. Il avance avec un « 1-2 » pendant que tu t’écartes. Son jab peut éventuellement te toucher mais son direct va te manquer parce que tu recules. Maintenant, parce que tu n’as pas sauté en arrière, tu gardes plus d’énergie et d’espace derrière toi pour pouvoir répéter cette tactique jusqu’à la fin du round. C’est vrai que tu vas peut-être te prendre un paquet de jabs, mais au moins tu évites les coups puissants. C’est déjà pas si mal (cette option semble meilleure que la précédente en tout cas) !
4) Entrer et sortir
Ceci est la version avancée du “stop and go”. Si tu veux garder de l’espace pour pouvoir bouger, tu dois te battre pour ton espace. Ne recule pas jusqu’à ce que tu n’ais plus d’espace pour bouger.
Dans ce cas, la tactique est de rester à la limite de sa portée (c’est la distance où tu te retrouves légèrement à l’intérieur de sa portée). Ton plan va être d’avancer vers le danger et d’en sortir immédiatement dès que les coups commencent à arriver. Ca fait peur mais il vaut mieux avancer vers les coups et en sortir que de te retrouver pourchassé par ton adversaire à travers le ring.
La tactique du “entrer et sortir” ne se limite pas au jeu de jambes. Tu peux faire la même chose avec ta tête. Reste à la limite de sa portée et tends ta tête vers lui. Quand il vise ta tête, retire-la tout simplement. Mais assure-toi de la remettre à l’intérieur. Si tu retires ta tête et que tu la laisses en arrière, il va simplement avancer vers toi pour se rapprocher de ta tête. Que ce soit un mouvement des pieds ou un mouvement de la tête, rappelle-toi de toujours entrer et sortir !
5) La tête ou les pieds
Une défense stable repose sur un mouvement constant.
Pour te maintenir en mouvement (toi, la cible), il te suffit simplement de bouger tes pieds ou de bouger ta tête. C’est aussi simple que ça, bouger l’un ou l’autre – mais pas les deux à la fois ! Pourquoi ? Parce que tu vas te fatiguer rapidement si tu bouges tout le temps l’ensemble de ton corps. Ne complique pas les choses et reste relax. Quand ton adversaire te poursuit, fais simplement un pas en arrière, bouge la tête sur les côtés, un autre pas, bouge la tête sur le côté, etc. Bouge d’abord tes pieds et ensuite ta tête, et recommence encore et encore. Tu n’as pas besoin de secouer ta tête dans tous les sens tout le temps en essayant de courir à travers le ring. C’est une dépense inutile d’énergie ! Soit tu bouges ta tête, soit tu bouges tes pieds – assure-toi seulement que tu es tout le temps en mouvement. J’ai appris ça dès ma 2e semaine de boxe.
6) Baisse tes mains
Oui, je sais, ça parait idiot, mais laisse-moi t’expliquer. Si tu montres une petite partie de ta tête, au moins tu sais qu’il va viser ta tête. Si tu couvres complètement ta tête, il va envoyer des coups dans toutes les directions et ce sera impossible de savoir où ira le coup suivant. Baisse tes mains de quelques centimètres, relâche tes épaules et tiens-toi prêt à te défendre. Tu ne dois pas baisser trop tes mains, ce qui serait dangereux car tu pourrais te faire prendre n’importe quand.
L’avantage de l’attirer avec ta tête c’est que tu peux éviter ses coups à la tête en utilisant un minimum d’énergie. Un mouvement rapide de la tête sur le côté ou une déviation de la main permet facilement d’éviter les coups à la tête. Ce que tu ne veux pas, c’est prendre des coups au corps. Les coups au corps sapent tes forces, te coupent les jambes et t’empêchent de bouger autour du ring.
7) Fais des feintes
Oui je sais que tu es trop fatigué pour envoyer de vrais coups. Mais tu peux toujours maintenir ton adversaire sur la défensive en faisant semblant d’envoyer des coups, ce qui te permet aussi de gagner de précieuses secondes. Les feintes seront encore plus effectives si tu envoies de vrais coups de temps à autre. Ta feinte peut consister à envoyer rapidement le bras, à faire un pas rapide avec le pied avant en direction de ton adversaire, ou d’inspirer profondément comme si tu allais attaquer. Le meilleur moment pour feinter est de le faire juste après avoir décroché un gros contre. Balance ta tête vers lui comme si tu allais suivre avec des coups puissants. Il peut avoir peur et se jeter en arrière, ce qui te permet de gagner un peu de temps pour reprendre ta respiration.
8) Travaille de nouvelles techniques
Tu te souviens de ces coups retors ou de ce jeu de jambes fantaisiste que tu as travaillé autour du sac ? Et bien, c’est le moment de les essayer. Puisque tu perds le combat, autant t’amuser et essayer quelque chose de nouveau. Qui sait, ça pourrait marcher, surtout si ton adversaire pense que tu es à court d’idée.
Les choses que tu ne devrais pas faire quand tu es en train de perdre :
Se retrouver empêtré dans une bagarre
Je pense que ceci est évident, mais je veux le rappeler une fois de plus. Ne réponds pas à la provocation. Ne combats pas le feu par le feu. C’est tout à son avantage. Il sait que tu es fatigué. Il veut que tu échanges des coups avec lui jusqu’à ce que tu sois épuisé et à ce moment-là, il va frapper encore plus fort.
Si tes attaques ne fonctionnaient pas quand tu avais encore de l’énergie, ça n’a aucune chance de marcher maintenant que tu es fatigué. A moins que tu ne voies une grosse ouverture, n’y vas pas !
Rechercher le coup fatal
Plus tu vas essayer de le mettre KO, plus ce sera facile pour lui de te mettre KO. Si tu veux un exemple, voici Ricky Hatton fatigué en train de pourchasser Floyd Mayweather à travers le ring. Pas terrible, hein ? Le coup de poing chanceux, c’est dans les films. Ca n’arrive pas très souvent à l’entraînement et ça arrive encore moins si tu portes un casque à l’entraînement. Ne le fais pas.
De toute façon, même si ça marche, tu n’as rien prouvé. C’est simplement un coup chanceux et ça n’enlève rien au fait que tu étais en train de perdre le combat. Tout le monde a bien vu qui était le meilleur combattant de ce combat.
Foncer droit sur ton adversaire
Certains pensent que c’est intelligent ou que c’est se comporter en guerrier. Ils se vantent en disant qu’ils avancent quand ils sont fatigués et blessés. Imagine-toi un mouton blessé foncer sur le loup. Si ça te parait idiot c’est probablement parce que ça l’est.
Certains boxeurs le font pour faire croire à leur adversaire qu’ils ne sont pas blessés ou qu’ils n’ont pas peur. Moi, je te garantis que tu ne peux tromper personne. Certains boxeurs font tout de travers. Ils laissent leur tête en évidence, ce qui les laisse ouvert aux contres. Ou ils lublient le jab et les défenses de base, ce qui les laisse ouvert à tout. Oui, avancer peut être une bonne tactique si tu veux contenir ses coups. Mais quand tu es fatigué, ça ne marche plus aussi bien. Tu peux me croire.
Le seul moment où je pourrais recommander cette tactique c’est si tu es le plus costaud. Sinon, fais-le travailler et fais-le venir vers toi !
Faire tout le temps le canard
Il y a une différence entre faire le canard (plier au niveau de la taille) et plier au niveau des genoux (squat). Quand tu essaies d’éviter les coups en passant dessous, faire le canard n’est pas la meilleure solution. Plier au niveau de la taille permet à ton adversaire de maintenir ta tête en bas, ce qui te fatigue encore plus vite ou d’envoyer des coups que tu ne peux pas voir car tu regardes le sol. Tu vas te faire avoir par ses uppercuts et ses crochets. Garde tes mains en l’air, les coudes serrés vers le bas et bouge. Bien sûr tu peux éviter un ou 2 coups en pliant à la taille, mais ne passe pas ton temps à faire des sit-ups debout dans un coin !
Accrocher ton adversaire
Accrocher son adversaire est une tactique délicate et souvent mal comprise. Les gens pensent qu’il te suffit simplement de t’accrocher quand tu es fatigué, mais ce n’est pas aussi facile. Si tu es trop fatigué pour garder tes mains en l’air pour bloquer les coups, comment peux-tu croire qu’accrocher ton adversaire sera facile ? Ca peut marcher s’il est trop agressif et qu’il a tendance à se pencher vers toi ou s’il est plus petit que toi. Mais ce n’est pas toujours le cas.
Accrocher ton adversaire demande un certain savoir-faire. De ce que j’ai pu voir jusque-là, c’est très rare qu’un combattant de niveau inférieur arrive à accrocher un combattant de meilleur niveau. Ce que je vois le plus souvent c’est que c’est le meilleur boxeur qui accroche son adversaire. Soit il accroche son adversaire pour éviter de combattre à l’intérieur (comme Ali ou Klitschko), soit il le fait quand il a été un peu sonné par un coup puissant (Mayweather, Cotto). Mais j’ai rarement vu un boxeur réussir à accrocher un adversaire meilleur que lui.
Accrocher ton adversaire peut être une tactique à utiliser en début de combat pour esquiver le combat et empêcher ton adversaire de rentrer à l’intérieur. Accrocher ton adversaire seulement quand tu es blessé est risqué parce que ça t’oblige à avancer vers les coups de ton adversaire. Bien sûr, ça peut marcher, mais réfléchis d’abord à ton niveau de fatigue par rapport à celui de ton adversaire. Combien de coups es-tu prêt à prendre seulement pour te « reposer » sur ton adversaire ?
Au cas où tu déciderais de t’accrocher, pense « extérieur », pas « intérieur ». Les accrochages sont gagnés par le boxeur situé à l’extérieur de l’accrochage.
Conclusion sur l’art de perdre (haha)
Perdre un combat est inévitable, mais ça ne doit pas pour autant être douloureux ou humiliant. Tu peux ne pas gagner, mais tu dois toujours te défendre intelligemment et te préserver en prévision de l’avenir. Apprendre à perdre un combat sans trop de dommages te permettra de t’entraîner par la suite avec de meilleurs adversaires. La défaite commencera alors à se transformer en victoire.
J’espère qu’avec cet article je n’ai pas incité un paquet de boxeurs à se faire botter les fesses ! Ne sois pas trop fier en ne voulant pas t’arrêter. Une défaite est une défaite. Ta virilité ou les attentes de quelqu’un d’autre ne doivent pas être un prétexte pour encaisser une punition inutile. « Ceux qui combattent et s’enfuient vivent assez longtemps pour combattre un autre jour ». Un « lâcheur » est un boxeur qui quitte le ring et n’y revient jamais. Protège-toi, protège ta passion et ton avenir dans ce sport. Fais ce qui est bon pour toi. Si tu insistes pour y « aller comme un homme », garde au moins un peu de respect pour toi-même. Ne te fais pas mettre KO par un bagarreur sans cervelle.
Hebi
Merci pour ses précieux conseille
Momox
Génial, super article !!
Boxeur professionnel
La première fois que je trouve envis de laisser un commentaire , le meilleur article que j’ai jamais lu . Bravo !! C’est vraiment écris par un connaisseur .
J_C
Super article. Belle leçon de stratégie. Il y a beaucoup à gagner dans la défaite. J’ai lu cette article suite à la défaite de José Aldo. Ses larmes aux yeux me font dire qu’il a perdu un combat de boxe important. Mais si il apprend de sa défaite, il peut gagner à être un homme meilleur.